En 1846, un groupe de soldats appelé le 46e régiment d’infanterie est arrivé à la Rivière-Rouge. Quelque 300 soldats ont alors occupé près de 80 % de l’espace du fort. Les bastions faisaient partie des nombreux bâtiments réutilisés pendant leur séjour. En partant de celui du sud-est et dans le sens horaire, ils ont été, en plus du stockage, convertis en poste de garde, en logement du sergent-major, en cantine et en dépôt – où étaient entreposées les fournitures militaires et les munitions.
Durant leur séjour, les soldats assuraient un guet continuel depuis le bastion situé au-dessus du magasin général. Les membres du régiment patrouillaient le long de la galerie, une longue passerelle en bois, surélevée, qui parcourait l’intérieur du fort. Ils devaient déjouer les menaces potentielles à l’endroit du fort. George Simpson avait obtenu l’approbation du gouvernement britannique en faveur de cette présence militaire pour dissuader les incursions américaines de l’autre côté de la frontière, mais bien sûr, elle profitait également à la CBH pour intimider les commerçants qui contestaient le monopole de la compagnie.